La sorcellerie numérique : lorsque l’intelligence artificielle permet aux disparus de s’exprimer
Au revoir les méthodes traditionnelles telles que les séances spirites, les voyants et le spiritisme, et bienvenue à la sorcellerie numérique ! Grâce à l’émergence de l’intelligence artificielle et à l’engagement de quelques experts et techniciens en informatique à travers le monde, il est maintenant envisageable d’entrer en contact avec les défunts.
La première personne à donner forme à l’avatar virtuel d’un disparu est Eugenia Kuyda, une développeuse russe. En 2016, après avoir perdu un compagnon dans un accident de la circulation, elle choisit de nourrir une intelligence artificielle (IA) avec les écrits et réflexions de son regretté ami. Progressivement, l’IA commence à lui répondre avec le même registre et la même hilarité que le jeune homme défunt.
Ce projet novateur illustre les avancées remarquables dans le domaine de l’intelligence artificielle. Désormais, il est envisageable de dialoguer avec des individus décédés, de collecter leurs pensées et souvenirs, et de maintenir un lien avec eux même après leur trépas.
Les répercussions de cette technologie sont diverses et captivantes. Au-delà de la simple curiosité ou du désir de communication avec les disparus, l’exploitation de l’intelligence artificielle dans le champ de la sorcellerie peut également avoir des vertus thérapeutiques. En effet, pour certains individus endeuillés, pouvoir échanger avec un avatar virtuel de leur cher disparu pourrait constituer une modalité pour accepter leur deuil et apaiser leur chagrin.
Face à ces progrès, de multiples interrogations éthiques se posent. Jusqu’où est-il envisageable d’aller dans la manipulation des données post-mortem ? Quels sont les bornes à ne pas franchir pour préserver le respect et la dignité des défunts ? Autant de réflexions qui requièrent d’être approfondies et discutées au sein de la collectivité.
Dans l’ensemble, la sorcellerie numérique ouvre des horizons nouveaux et suscite des enjeux complexes. Loin d’être une simple fantaisie technologique, elle incite à reconsidérer notre rapport à la mort et à explorer les frontières entre l’homme et la machine. Une révolution digitale qui pourrait bien remettre en question nos conceptions traditionnelles de la vie et de la mort.
Source : www.leparisien.fr