Les systèmes de pensée artificielle : entre authenticité et fiction
Quel est le mode opératoire des systèmes de pensée artificielle ? Peut-on leur accorder sa confiance ? Sihem Amer-Yahia, leader de recherche au CNRS et experte en technologies cognitives répond aux élèves des établissements scolaires Emile Combes, en Gironde, André Derain, dans les Yvelines et Jean Perrin dans les Hauts-de-Seine.
Alors que le Parlement européen a approuvé, mercredi 13 mars, un règlement pour régir l’utilisation des systèmes de pensée artificielle, Le vrai ou faux junior explore les origines, le fonctionnement de la technologie cognitive et la manière dont elle pourrait métamorphoser nos existences. Sihem Amer-Yahia, leader de recherche au CNRS et du laboratoire d’informatique de Grenoble, réplique aux interrogations des élèves des établissements Emile Combes, en Gironde, André Derain, dans les Yvelines et Jean Perrin dans les Hauts de Seine.
D’où proviennent les ressources des systèmes de pensée artificielle ?
Les systèmes de pensée artificielle se conçoivent comme l’ensemble des méthodes et des concepts qui permettent, avec une machine, d’imiter l’intelligence humaine. L’un des plus célèbres est ChatGPT, le robot avec lequel on dialogue et qui a été conçu par la société américaine Open AI en 2022. Les technologies cognitives ont vu le jour dans les années 1950, avec le jeu de dames réalisé en 1952 par Christopher Strachey, un informaticien britannique.
À des fins de manipulation d’un système de pensée artificiel, il est nécessaire de l’approvisionner en données. Par exemple, si un système de pensée artificielle est entrainé pour anticiper l’état de santé d’un patient, il utilise des données de patients transmises par un hôpital, des données de mesures cliniques, etc. Un système de pensée artificielle nécessite aussi d’algorithmes pour traiter ces données et de ressources en calcul pour les stocker et les traiter.
Un système de pensée artificielle peut-il se tromper ?
Un système de pensée artificielle génératif, comme ChatGPT, peut ne pas dénicher de solution à une interrogation s’il ne dispose pas des données appropriées. Par exemple, en cas de requête sur un domaine pour lequel il n’a pas été entrainé ou concernant des faits très récents nécessitant une actualisation du programme.
Peut-il imiter une identité ?
Un système de pensée artificielle peut concevoir des deepfakes, des hypertrucages, donnant l’impression qu’une personne a réalisé ou exprimé quelque chose qu’elle n’a jamais fait. Cela a été illustré par un faux journal d’information de France 24 en février 2024.
Quels métiers pourraient être substitués par les systèmes de pensée artificielle ?
Les technologies cognitives ne peuvent pas totalement remplacer les enseignants, mais peuvent les assister dans certaines tâches telles que l’évaluation des élèves ou la coordination des classes. Certains métiers pourraient observer des tâches répétitives automatisées par la technologie cognitive, comme le tri du courrier ou la conduite de voitures autonomes.
La technologie cognitive peut-elle ressentir des émotions ?
La technologie cognitive ne peut pas ressentir d’émotions, mais peut en susciter à travers ses créations. Par exemple, des images générées par la technologie cognitive peuvent émouvoir les spectateurs. La limite entre authenticité et fiction est parfois très mince dans le domaine des systèmes de pensée artificielle.
En somme, la technologie cognitive est un secteur en progression constante, avec des applications diverses et des enjeux éthiques significatifs. Il est crucial de comprendre son mode opératoire et ses implications pour mieux appréhender notre rapport à la technologie.
Publié le 15/03/2024 17:47 – Temps de lecture : 6 min
Source : www.francetvinfo.fr