Les lacunes de l’intelligence synthétique dans le recrutement
Une recherche effectuée par un universitaire new-yorkais indique que l’utilisation de l’intelligence synthétique dans le recrutement et les ressources humaines n’a pas été très fructueuse et nécessiterait davantage de réflexion.
L’intelligence synthétique pourrait devenir un allié des ressources humaines pour sélectionner les meilleurs candidats. Des outils informatiques capables d’analyser les CV, d’évaluer la voix, ou encore d’étudier le langage corporel.
Une étude menée par IBM fin 2023 auprès de plus de 8 500 professionnels de l’informatique a révélé que 42 % des entreprises utilisaient déjà le contrôle de l’IA pour améliorer le recrutement. De plus, 40 % des personnes interrogées envisageaient d’intégrer l’IA dans leur processus RH.
Pourquoi un tel engouement pour l’intelligence synthétique chez les employeurs ? Accélération des procédures, économie sur les effectifs des ressources humaines, la technologie de recrutement par l’intelligence synthétique pourrait également mettre fin aux préjugés dans le processus de recrutement.
Cependant, il semble que ce ne soit pas le cas. Hilke Schellmann, chercheur adjoint en journalisme à l’Université de New York, auteur d’une étude sur le sujet, affirme que le plus grand risque que ces logiciels posent pour l’emploi n’est pas que les machines prennent la place des travailleurs, mais plutôt qu’elles les empêchent de trouver un travail.
Par exemple, une maquilleuse britannique, décrite comme « un excellent élément » par un recruteur, a été rejetée en 2020 par l’intelligence synthétique de la société HireVue. Après avoir analysé le visage de la candidate lors de l’entretien, l’IA n’a pas apprécié son langage corporel. Depuis, cette option a été retirée du logiciel de recrutement.
D’autres cas aux États-Unis ont concerné des candidats sélectionnés car l’intelligence synthétique avait comparé leur CV à ceux des employés existants et donné une évaluation positive lorsque les demandeurs d’emploi avaient mentionné le Basket-ball ou le baseball parmi leurs hobbies. Ces sports étaient déjà présents dans les CV des employés de l’entreprise. Cependant, lorsque le candidat avait inscrit « softball », un sport féminin, il était rejeté!
La responsabilité incombe également au marketing des éditeurs de logiciel de RH. Hilke Schellmann s’inquiète aussi des logiciels sous-développés, voire défectueux, mis trop rapidement sur le marché pour satisfaire la demande des recruteurs.
Et l’intelligence synthétique est omniprésente dans la vie professionnelle des employés. Par exemple, Google vient de lancer Goose, une IA interne regroupant 25 ans d’expertise en ingénierie. De son côté, Microsoft a récemment déployé son outil Copilot auprès de ses équipes. En France, la société Acorus, spécialiste du BTP, a formé 140 salariés à ChatGPT, de la comptabilité aux bureaux d’études. L’objectif de l’usage de l’IA est d’économiser du temps et d’améliorer l’efficacité quotidienne des salariés.
Le contenu doit être formulé de façon tout à fait différente
Publié le 23/02/2024 08:53
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Source : www.francetvinfo.fr