L’intelligence synthétique : entre émerveillement et inquiétude
La technologie synthétique (IS) enchante autant qu’elle préoccupe. Comparable à la révolution industrielle du XIXe siècle, elle soulève actuellement de nombreuses interrogations concernant sa croissance et son utilisation. Des projets de loi visent à encadrer son utilisation en Californie, tandis que la France examine son impact sur l’environnement. Ces inquiétudes mettent en lumière notre relation complexe avec la technologie et notre insatiable soif de progrès.
L’être humain a toujours eu la capacité de repousser les limites du réalisable à travers la technique et le langage. C’est ainsi que la recherche en intelligence synthétique, avec des applications comme ChatGPT, Gemini ou Llama, reflète notre désir constant de progression. Ces avancées, aussi captivantes que perturbantes, interrogent notre interaction avec la technologie et notre conception de l’intelligence.
Alors que les fondements de l’apprentissage profond existent depuis les années 1950, l’apparition récente de modèles de langage de grande envergure, formés à partir d’énormes quantités de données textuelles, a surpris le grand public. Pourtant, les chercheurs en IS étaient déjà conscients du potentiel de ces progrès. L’intérêt croissant du public pour ces technologies témoigne de la popularité croissante de l’IS et de ses applications concrètes.
Yann Le Cun, responsable de l’intelligence synthétique chez Meta, souligne que malgré les progrès réalisés dans le domaine du langage par les LLM, ceux-ci reposent sur des modèles statistiques simples qui ne reflètent pas une véritable intelligence. Lors de son interview dans le podcast « Faites-le vous-même », il met en garde contre une possible ignorance envers la recherche en IS.
Ces réflexions soulignent l’importance de continuer le dialogue autour de l’intelligence synthétique, de ses limites et de ses répercussions. Bien loin d’être simplement une révolution technologique, l’IS questionne notre rapport au progrès et au savoir. Il est crucial d’aborder ces questions avec discernement et curiosité pour mieux appréhender les enjeux de l’avenir.
Source : www.lemonde.fr