Au-delà de mettre en avant le savoir-faire des agriculteurs français, le Salon de l’agriculture permet également de suivre la modernisation de ce milieu. Une part croissante de la profession se sert désormais de l’IA au quotidien.
Publié le 25/02/2025 11:32 | Mis à jour le 25/02/2025 11:36 | Temps de lecture : 2min
Un éleveur au Salon de l’Agriculture 2025, porte de Versailles à Paris. Agriculteur depuis 30 ans en Haute-Garonne, Bernard Ader ne se sépare plus de son téléphone, qui l’aide au quotidien, avec des applications comme ChatGPT. Un moyen pour lui de montrer les évolutions du milieu au Salon de l’agriculture, qui s’est ouvert Porte de Versailles, à Paris, samedi 22 février. Car parmi les 1 200 exposants, ils sont de plus en plus nombreux à l’intelligence artificielle pour faciliter leur quotidien.
C’est ce qu’utilise désormais Bernard Ader pour éviter les erreurs dans son troupeau. L’agriculteur ouvre une application sur son smartphone en guise de démonstration : « Quand vous devez mettre vos animaux à la reproduction, c’est important de connaître toute sa généalogie, pour éviter de mettre des taureaux qui seraient parents avec la vache que vous allez croiser. »
En un coup d’œil, l’agriculteur peut donc repérer des « taureaux interdits ». À ses côtés, Charles Terrey, 22 ans, avoue lui aussi gagner du temps grâce à l’intelligence artificielle. Lui, qui est à la fois agriculteur et ingénieur agronome, reprend l’exploitation céréalière familiale dans l’Aube, et discute avec une application pour alléger le temps passé sur la paperasse.
« Là, on peut demander à un outil digital quelle opération est non réglementaire et pourquoi elle est non réglementaire », explique le jeune agriculteur, qui reconnaît que sans cet outil numérique, l’opération est bien plus fastidieuse. Il se vante même d’avoir fait adopter l’application à son père, proche de la retraite.
« On s’y prête assez vite parce qu’on dialogue avec l’outil. » Charles Terrey, agriculteur et ingénieur agronome franceinfo
Charles Terrey peut même discuter avec le logiciel une fois installé dans son tracteur, qui roule tout seul dans les champs grâce à un GPS. « Quand on est en train de conduire, on peut mettre les écouteurs et poser des questions à ses données : quel est mon prix de revient sur le blé ? Quel est le prix moyen de production pour le blé dans ma région », indique-t-il.
Faire connaître ces outils, c’est le but de la Ferme digitale, créé il y a 10 ans, afin de mettre le numérique au service des agriculteurs. L’association estime que, chaque année, les agriculteurs et leur comptable, banquier ou encore assureur, perdent en moyenne 500 heures par an à cause de la paperasse.
David Joulin, un des fondateurs de la Ferme digitale, explique : « L’objectif, c’est d’essayer de diviser ce temps-là par cinq, par dix si on peut, pour que l’agriculteur puisse passer du temps sur des opérations réellement utiles pour lui ». Par exemple, cultiver ses champs et, au passage, multiplier les données pour nourrir et perfectionner l’intelligence artificielle.
Source : www.francetvinfo.fr