Intelligence artificielle : vers un langage universel inter-espèces
Des projets de recherche explorent la création d’un « Langage universel inter-espèces » en utilisant des modèles d’intelligence artificielle.
Posté le 12/10/2024 16:44 – Durée de lecture : 3 min
Des spécialistes de l’IA se penchent sur l’analyse des répertoires vocaux de la corneille noire, une espèce commune en Europe. Cette espèce attire l’attention en raison de son comportement social exceptionnellement adaptable, avec des groupes de certaines populations se reproduisant en collaboration. (Source : ESP, Projet Espèces terrestres) (SUSAN WALKER / MOMENT RF / GETTY IMAGES)
Depuis une petite quinzaine d’années, des chercheurs se concentrent sur des techniques d’apprentissage automatique pour décomposer le langage en une série de mots. Ceci permet de générer des traductions ou des phrases en agençant ces mots, en tenant compte du contexte pour éviter les malentendus. Avec des règles de construction basées sur la grammaire spécifique de chaque langue. C’est ainsi que des logiciels de traduction automatique ont été développés, améliorant leur précision au fil du temps.
Divers programmes scientifiques se penchent sur le langage animal. Par exemple, le projet « Terrestrial species ». Trois experts ayant publié un document de recherche à l’Université Cornell, aux Etats-Unis, ont exploré l’idée d’un « Langage universel inter-espèces » pour transcrire les sons des animaux en textes.
Les chercheurs visent à mettre en place un système de transcription qui soit :
- Précis – préservant au maximum les informations de l’enregistrement audio original
- Concis – pour transmettre les informations de manière efficace sans surcharger les modèles d’IA
- Compréhensible – afin qu’il soit intelligible pour les humains
Il est donc nécessaire de répondre à ces critères pour élaborer une méthodologie viable, ce qui représente un défi considérable en raison de la diversité des espèces animales.
Certains chercheurs se concentrent sur des animaux spécifiques pour limiter leur champ d’étude. Par exemple, le projet CETI (Initiative de Traduction des Cétacés), créé sous forme d’ONG en 2020, se consacre exclusivement aux cétacés, réunissant des experts en biologie marine, en cryptographie, en robotique et en acoustique.
Chaque équipe de recherche est consciente que l’évolution de la technologie peut accélérer les progrès et soulève des questions sur les implications de ces avancées, notamment en termes de bien-être animal.
La manipulation d’une communication inter-espèces peut avoir des conséquences graves entre de mauvaises mains, facilitant par exemple la capture ou l’exploitation d’animaux sauvages. Cela peut entraîner des perturbations environnementales dont nous ne mesurons pas encore toutes les conséquences.
Ce débat ne concerne pas seulement les techniciens, mais nécessite une réflexion éthique collective sur l’impact de cette découverte. L’éthique doit accompagner ces recherches sur la communication inter-espèces.
Source : www.francetvinfo.fr