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La prééminence des nations dictatoriales dans la course à la technologie intelligente


Les Emirats arabes en tête de la compétition mondiale à l’intelligence artificielle

En septembre 2023, les Emirats arabes unis (EAU) ont été au centre des débats médiatiques avec la sortie de Falcon, leur grand système de langage (LLM) open source. Il est notable que Falcon a pu rivaliser, voire surpasser, les LLM de géants de la technologie comme Meta (Facebook) et Alphabet (Google) sur divers critères essentiels.

A partir de ce moment, les EAU se sont hissés en tête de la compétition mondiale en matière d’intelligence artificielle (IA) en mettant régulièrement à jour leur modèle révolutionnaire. Ces initiatives n’ont pas été ignorées : en avril, Microsoft a fait l’acquisition d’une participation minoritaire de 1,5 milliard de dollars (1,35 milliard d’euros) dans G42, la figure de proue de l’IA aux EAU, soulignant ainsi le rayonnement croissant du pays.

Les experts expliquent souvent l’émergence des EAU dans ce domaine par divers facteurs, comprenant un soutien solide de l’Etat, des ressources financières abondantes et une électricité peu coûteuse, conditions nécessaires à la formation de LLM. Cependant, un autre élément crucial, souvent sous-estimé, est le régime autoritaire du pays, qui permet au gouvernement de exploiter le pouvoir de l’Etat pour encourager l’innovation technologique.

Approches nationales

Les EAU ne sont pas seuls dans cette situation. Les nations dictatoriales, telles que la Chine, présentent un avantage compétitif dans le développement de l’IA, en grande partie grâce à leur volonté de renforcer la surveillance nationale, apportant un soutien essentiel aux entreprises du secteur. Les technologies de reconnaissance faciale, par exemple, sont utilisées par ces régimes non seulement pour améliorer la sécurité publique, mais aussi comme des outils puissants pour surveiller et réprimer toute forme de dissidence au sein de leur population. Dans le même temps, la reconnaissance faciale est devenue un sujet de controverse majeure en Occident. Les règlements sur l’IA de l’Union européenne, appliqués depuis le 1er août, ont effectivement restreint son utilisation dans les lieux publics, avec quelques exceptions.

Ceci confère un avantage significatif aux entreprises d’IA chinoises et émiraties par rapport à leurs équivalents occidentaux. Les recherches menées par David Yang, professeur d’économie à Harvard, et ses collaborateurs indiquent que les entreprises chinoises d’IA ayant des contrats gouvernementaux ont tendance à être plus innovantes et à réussir sur le plan commercial, en ayant accès à d’énormes volumes de données publiques et privées pour entraîner et améliorer leurs modèles. De même, les entreprises des EAU ont pu entraîner leurs modèles à partir de données anonymisées sur les services de santé provenant d’établissements hospitaliers et d’industries soutenues par l’Etat.

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Source : www.lemonde.fr

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