La révolution de l’intelligence artificielle dans la prédiction météorologique
Le 14 janvier 2024, à Météo France à Saint-Denis, sur l’île de La Réunion, l’anticipation du cyclone Belal était en route. Les appellations de FourCastNet, Pangu, GraphCast, GenCast, FuXi ou AIFS étaient entendues, devenant les nouveaux instruments inévitables de la prédiction météo. En moins de deux ans, ces modèles innovants perturbent un secteur pourtant bien établi.
La révolte des machines (IA) a commencé en février 2022 avec FourCastNet de Nvidia, concurrençant les modèles classiques. Puis Huawei a lancé Pangu en novembre 2022, suivi de Google Deepmind et GraphCast en décembre, marquant le début d’une ère nouvelle. Cette avancée rapide a surpris les spécialistes, chamboulant leurs perspectives et les incitant à se réinventer.
En avril 2023, divers pays européens ont choisi de coopérer pour concevoir un modèle régional. L’ECMWF a adapté GraphCast pour son modèle AIFS. Météo France envisage quant à elle un prototype de prévision à l’échelle de moins de deux kilomètres d’ici fin 2024. Ces nouvelles technologies offrent des bénéfices incroyables, permettant des simulations en quelques minutes seulement, contre plusieurs heures auparavant.
Ces percées ne vont cependant pas diminuer l’empreinte carbone de l’activité, les experts préférant tirer profit de ces améliorations pour multiplier les prédictions. En effet, plus il y a de prévisions, plus l’incertitude peut être évaluée avec précision. Au lieu des 50 estimations toutes les six heures actuelles, il pourrait y en avoir jusqu’à 1000 à chaque fois.
Cette révolte dans la prédiction météorologique chamboule les coutumes et contraint les intervenants du domaine à s’adapter rapidement pour demeurer compétitifs dans un environnement en perpétuelle mutation.
Source : www.lemonde.fr