Dans le campus cyber de la gendarmerie situé à La Défense, des militaires spécialisés travaillent sur de nouveaux outils pour améliorer leurs investigations.
Sous la coordination du général Patrick Perrot, responsable de l’intelligence artificielle pour la gendarmerie, on nous explique que face aux récentes menaces telles que les cyberattaques, le deepfake et les fraudes, les malfrats exploitent les opportunités offertes par l’IA pour perpétrer des délits innovants. C’est dans ce contexte que le campus cyber de la gendarmerie, basé à La Défense, élabore ses stratégies et déploie sa riposte.
La stratégie des militaires repose sur divers piliers, dont la formation et l’acculturation à l’intelligence artificielle. Le campus réunit environ trente individus, comprenant des soldats spécialisés et des chercheurs, travaillant sur des programmes avancés pour contrer les malfrats.
Effectivement, certains délits sont déjà commis grâce à l’IA, comme en atteste l’affaire d’une fraude de plus de 26 millions d’euros au Japon grâce à des vidéos falsifiées. Les enquêteurs doivent donc se montrer proactifs en développant des logiciels sur mesure, tels qu’un programme permettant de rendre vieillissant de manière réaliste le visage de criminels recherchés.
Au sein du campus cyber, les militaires explorent les possibilités offertes par l’IA, se demandant s’il sera un jour réalisable de prédire des délits ou de détecter la supercherie lors d’une garde à vue. Si ces progrès demeurent actuellement hypothétiques, l’infiltration de bandes de malfrats est déjà une réalité grâce à l’IA.
Une charte éthique a été élaborée pour encadrer l’utilisation de l’IA par les forces de l’ordre, mettant en avant l’importance de l’humain dans ce domaine. Il est essentiel de s’assurer que ces systèmes ne dérapent pas et demeurent sous contrôle, afin de prévenir des abus tels que ceux observés auparavant avec des chatbots devenus racistes.
Le campus cyber de la gendarmerie collabore avec des partenaires académiques, des groupes de réflexion et des entreprises privées pour élaborer ses programmes, tout en veillant à ce que les données demeurent sûres et sous le contrôle de l’État.
Désormais, l’intelligence artificielle ouvre de nouvelles perspectives en matière d’enquêtes criminelles, proposant des outils novateurs aux forces de l’ordre pour lutter contre les délits du futur.
Source : www.francetvinfo.fr