Le monde de la musique face à l’intelligence artificielle
Le monde de la musique n’échappe pas à la déferlante d’outils d’intelligence artificielle générative. Les revenus des créateurs sont en danger à l’horizon 2028, estime une étude récente.
Publié le 15/12/2024 à 09:12 – Temps de lecture : 3 min
Comment les créateurs de musique, les chanteurs, les musiciens, les compositeurs vont-ils pouvoir se défendre face à la déferlante d’outils de l’intelligence artificielle générative ? Il y a urgence à modifier le cadre réglementaire.
Selon une étude commandée par la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et de compositeurs, les revenus des créateurs de musique pourraient être sévèrement amputés en 2028.
Impact de l’intelligence artificielle sur la création musicale
Depuis un an, des outils d’intelligence artificielle générative, accessibles au grand public, bousculent le monde de la création musicale. Il s’agit d’outils comme Suno et Udio, capables de générer une musique ou une chanson complète en moins de 30 secondes à partir d’un prompt. Le succès de ces outils a été quasi immédiat, avec des résultats parfois bluffants.
En juillet, Suno était déjà utilisé par 12 millions de personnes dans le monde. Ces musiques générées par intelligence artificielle pourraient potentiellement remplacer une partie du marché des musiques humaines, impactant ainsi les revenus des créateurs.
Les risques pour les créateurs de musique
La cannibalisation des revenus des créateurs pourrait s’opérer notamment à travers le streaming musical. Si les musiques générées par l’IA prennent une part du marché, les créateurs humains risquent de subir des pertes importantes. Les playlists d’ambiance et les musiques d’habillage sont particulièrement exposées à cette concurrence.
Perte de revenus et appels à l’action
Les créateurs de musique devraient voir leurs revenus chuter d’un quart en 2028, avec une perte annuelle de 4 milliards d’euros. Cette situation est due en partie au non-respect des droits d’auteur par les fournisseurs d’IA générative et à la concurrence déloyale des musiques créées par l’IA.
La CISAC appelle les gouvernements à modifier le cadre réglementaire pour protéger les intérêts des créateurs. L’existence même de la profession de musicien est directement liée à sa rémunération.
Il est crucial de prendre des mesures pour garantir un juste équilibre entre l’intelligence artificielle et la création musicale humaine.
Source : www.francetvinfo.fr