Un Élan Prometteur

Dans les années 2010, les géants de la Silicon Valley, tels que Google, Microsoft et Meta, ont véhiculé un message fort : « Apprenez à coder, et vous aurez un métier assuré ». La programmation était présentée comme la langue universelle du XXIe siècle, avec des campagnes promotionnelles massives pour initier les enfants à ce nouvel art.

Une Réalité Contrastée en 2025

Cependant, la réalité de 2025 est loin de celle promise. Aux États-Unis, le taux de chômage des jeunes diplômés en informatique s’élève à plus de 6%, l’un des plus élevés parmi les filières scientifiques. La cause principale ? L’intelligence artificielle générative. Des outils tels que GitHub Copilot ou ChatGPT écrivent désormais des lignes de code en quelques secondes, remplaçant ainsi la main-d’œuvre humaine dans des tâches répétitives.

Le Phénomène À L’échelle Mondiale

Ce phénomène ne se limite pas aux États-Unis. En France, le nombre d’étudiants se tournant vers des formations en programmation décline. La spécialité NSI (Numérique et Sciences Informatiques), introduite en 2019 dans les lycées, est en perte de vitesse : plus de la moitié des élèves abandonnent cette option avant la Terminale. Dans les écoles et bootcamps privés, la tendance est similaire, avec des inscriptions en chute libre.

Une Génération Sacrifiée

Ces jeunes, souvent qualifiés de « sacrifiés du code », vivent une profonde désillusion. Ils ont cru à un avenir radieux façonné par l’innovation numérique, sans anticiper la rapidité avec laquelle l’automatisation s’est installée. La question se pose alors : faut-il continuer à enseigner la programmation, ou doit-on orienter notre enseignement vers la compréhension de l’intelligence artificielle ? La dynamique a radicalement changé en une décennie : ce ne sont plus les humains qui apprennent aux machines, mais les machines qui apprennent aux humains.