Le phénomène de l’Italian Brainrot : Qui possède la création à l’ère de l’IA ?
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Publié le 22/10/2025 | Temps de lecture : 4min
Des personnages absurdes émergent des écrans
Des personnages aux allures étranges envahissent les écrans des enfants : des têtes de cappuccino, des bras en bois, et des noms à rallonge tels que Ballerina Capuccina et Tung Tung Tung Tung Sahur. Apparues sur TikTok début 2025, ces créatures de l’Italian Brainrot sont devenues des icônes populaires.
Une obsession croissante
En l’espace de six mois, ces personnages ont quitté l’univers numérique pour envahir des salles de spectacles au Pérou, inspirer des menus pour KFC en Thaïlande, et orner des vêtements. Même Paris leur consacre une exposition. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #ItalianBrainrot cumule des millions de vues, révélant une folie collective.
Le flou juridique derrières les créations
Contrairement à des icônes bien établies comme Mickey Mouse ou Spider-Man, qui sont protégées par des entreprises, le Brainrot n’appartient à personne. Ce vide juridique soulève de nombreuses questions : qui détient les droits de ces personnages ? Les créations, générées par intelligence artificielle et largement diffusées par des internautes, entrent dans une zone grise du droit d’auteur.
Liberté ou irresponsabilité ?
Bien que cette absence de propriété intellectuelle permette à tout le monde de s’approprier et de monétiser le Brainrot, elle engendre également des dangers. En effet, certains contenus ont été pointés pour leurs messages racistes ou islamophobes. Par exemple, le personnage Bombardino Crocodilo a été associé à des blagues désobligeantes autour des bombardements à Gaza.
Un nouveau folklore collectif
Selon Fabian Mosole, expert autoproclamé en Brainrot, ce phénomène représente l’émergence d’un « nouveau folklore« , mouvant et sans propriétaire. Ce folklore IA, qui transcende les frontières, est façonné par des images, des musiques remixées et des phrases absurdes, où chaque internaute contribue comme on ajoutait des couplets à une chanson populaire.
Une remise en question du droit d’auteur
L’Italian Brainrot met en lumière une faille majeure : notre droit d’auteur, traditionnellement basé sur l’idée d’un auteur identifiable, est inadapté à l’ère de l’intelligence artificielle. Comment protéger une œuvre si son créateur est indéterminé ? Ce vide règlementaire offre un terrain de jeu tentant mais aléatoire, où créativité, contrefaçon et idéologie haineuse peuvent coexister.
Conclusion
Le phénomène de l’Italian Brainrot soulève des questions cruciales sur la propriété intellectuelle et le rôle de l’IA dans la création artistique. À l’intersection de la liberté créative et du risque, nous assistons à l’avènement d’une culture en gestation, potentiellement riche mais également dangereuse si elle reste sans régulation.
Source : www.franceinfo.fr

