D’ici 2030, la consommation électrique va exploser avec l’IA

Publié le 01/10/2025 à 15:58

La consommation électrique des infrastructures nécessaires au développement de l’intelligence artificielle (IA) pourrait tripler d’ici 2030. Ce phénomène est principalement lié à l’expansion des centres de données, ou datacenters, qui sont essentiels au fonctionnement des systèmes d’IA.

Des choix difficiles à faire

Le groupe de réflexion Shift Project, fondé par Jean-Marc Jancovici, a récemment publié un rapport qui lance un débat important : va-t-on être contraints de nous éclairer à la bougie en raison des besoins énergétiques croissants des IA ? À titre d’exemple, l’Irlande a vu sa consommation d’électricité par les datacenters passer de 5% en 2015 à plus de 20% aujourd’hui. Cela a entraîné des choix complexes, notamment près de Dublin, où la construction de nouveaux bâtiments a dû être stoppée pour ne pas surcharger le réseau électrique.

Une croissance rapide en France

La France, quant à elle, s’ouvre aussi à l’implantation de ces centres de données. Le président Emmanuel Macron a même encouragé cette expansion lors du sommet de l’IA en février, en annonçant « plug baby, plug », soulignant l’importance d’une infrastructure robuste. Actuellement, les datacenters représentent environ 2% de la consommation d’électricité française. Selon le Shift Project, cette proportion pourrait atteindre 7% d’ici 2035 si le développement continue à ce rythme.

Des conséquences inquiétantes

Malheureusement, cette dynamique pose plusieurs risques. D’une part, la France pourrait se trouver face à un dilemme : prioritiser l’alimentation des datacenters ou celle d’autres secteurs vitaux comme les transports et le chauffage. D’autre part, l’Irlande a déjà commencé à observer des entreprises de datacenters se tourner vers l’alimentation au gaz, un choix qui menace les objectifs de zéro émission de gaz à effet de serre.

Vers une dépendance croissante

De plus, cette situation pourrait renforcer la dépendance de la France vis-à-vis des États-Unis, puisque les plus grandes entreprises du secteur des datacenters sont américaines. Le Shift Project appelle à une approche plus prudente et raisonnée dans l’implantation de ces infrastructures.

Un effort collectif à envisager

Enfin, chacun d’entre nous peut contribuer à diminuer cette empreinte énergétique. Par exemple, réduire le nombre de requêtes générées vers des outils d’IA, comme supprimer la création de contenus numériques non nécessaires, peut avoir un impact significatif. Une étude a montré que créer une seule image de très haute qualité via l’IA nécessite autant d’électricité que celle requise pour recharger un smartphone entier.

En somme, la montée en puissance de l’intelligence artificielle pourrait nous amener à redéfinir notre consommation d’énergie pour éviter des crises à venir. Une prise de conscience collective et des mesures stratégiques s’avèrent urgentes pour naviguer dans ces eaux tumultueuses.

Source : www.franceinfo.fr

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