Retour de Wallace et Gromit: une aventure sur l’intelligence artificielle
Seize ans après leur dernière apparition dans le court-métrage « Un sacré pétrin », Wallace et Gromit sont de retour dans une nouvelle aventure diffusée à partir de ce vendredi 3 janvier sur Netflix. Un cadeau pour entamer la nouvelle année: Wallace et Gromit, dont la dernière apparition remontait au court-métrage Un sacré pétrin il y a seize ans, sont de retour dans une nouvelle aventure diffusée à partir de ce vendredi 3 janvier sur Netflix.
« Ils ont eu d’autres aventures en jeu vidéo et en réalité virtuelle », précise à BFMTV Nick Park, leur créateur. « Mais on ne produit jamais un film Wallace et Gromit sans avoir eu une excellente idée avant. On ne force jamais ce processus créatif. »
« On nous demande tout le temps quand on va faire un nouveau Wallace et Gromit », ajoute le co-réalisateur Merlin Crossingham. « Je crois qu’ils manquent plus à leurs fans qu’à nous! Car ils ne quittent jamais nos esprits. On pense tout le temps à eux. »
Intelligence artificielle
Intitulé La Palme de la vengeance, ce nouveau long-métrage d’environ 1h15 évoque avec l’humour et le flegme habituels du studio britannique Aardman un sujet d’actualités brûlant: l’intelligence artificielle.
Alors que Wallace crée un nain de jardin intelligent qui semble prendre son autonomie et développer sa propre volonté, Gromit s’inquiète de la dépendance de plus en plus maladive de son maître envers ses inventions.
L’idée de confronter Wallace et Gromit à des nains de jardin germait depuis plusieurs années en Nick Park. Mais au départ, le réalisateur ne voyait pas comment développer son histoire au-delà d’un court-métrage de 13 minutes.
« C’est en réfléchissant à plusieurs pistes potentielles pour développer cette histoire que l’on s’est dit qu’il manquait une réelle motivation aux nains de jardin », raconte Nick Park.
« Les nains de jardin sont des personnages très innocents », souligne le co-réalisateur Merlin Crossingham. « Il nous fallait un très bon méchant pour justifier leurs actions et les faire devenir fous. Et on en avait justement déjà un à notre disposition. »
Méchant iconique
Si l’univers de Wallace et Gromit s’adresse principalement aux enfants, il a mis en scène plusieurs antagonistes marquants comme le lapin-garou et surtout le pingouin Feather McGraw, figure du mal apparue dans Un mauvais pantalon (1993).
« On nous demande très souvent de faire revenir Feathers McGraw dans une aventure de Wallace et Gromit », confirme Nick Park. « Mais ce n’est pas ce qui nous a poussés à faire ce film. C’était le plus logique pour débloquer notre histoire. »
C’est la première fois cependant que Nick Park réutilise un antagoniste de l’univers de Wallace et Gromit. « Une fois qu’on a eu cette idée, tout s’est parfaitement enchainé », indique Merlin Crossingham.
Scène d’action d’anthologie
Tout le défi de La Palme de la vengeance a été non seulement de réaliser un film à la hauteur des attentes mais aussi d’imaginer une course-poursuite aussi marquante que celle qui met en scène Gromit et Feather McGraw dans Un mauvais pantalon.
Considérée par Steven Spielberg et Guillermo del Toro comme l’une des séquences d’action les plus impressionnantes du genre, cette scène montre Gromit pourchassant Feather McGraw sur un train électrique roulant à toute vitesse.
« Nous sommes au courant de ces éloges et il y a eu évidemment beaucoup de pression pour imaginer une scène différente », sourit Nick Park. « D’autant plus que Le Mauvais pantalon n’a pas vieilli! La scène fonctionne encore parfaitement. »
« Quand on a fait cette scène, personne ne savait véritablement ce qu’il était en train de faire. Personne ne réfléchissait aux enjeux », poursuit le réalisateur. « On a dû retrouver cette innocence en réalisant La Palme de la vengeance. »
Avec l’évolution des techniques cinématographiques, l’énergie placée dans ce genre de scènes est même décuplée, insiste Merlin Crossingham: « Avec les caméras numériques, on voit tout et on peut remarquer à l’écran toutes les imperfections. »
Pour que le résultat soit parfait, Aardman a peaufiné l’écriture du scénario pendant trois ans. Il a fallu compter entre 1 et 2 ans pour le design des personnages et des décors et enfin 15 mois pour tourner le film.
Le résultat a plu, du moins au public britannique. Diffusé sur la BBC le soir de Noël, La Palme de la vengeance a séduit plus de 9,4 millions de téléspectateurs. Une meilleure audience sur la chaine britannique que le discours de Noël du roi Charles III.
Et la suite pour Wallace et Gromit? « Un repos bien mérité! », s’amuse Merlin Crossingham. « Plus sérieusement, on ne sait pas. Mais il y aura quelque chose », promet-il. « J’espère pas encore une absence de seize ans. »
Source : www.bfmtv.com